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Une nuit avec des millions
d'abeilles
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE-Montréal
Pour l’histoire de pollinisation
d’Alexandre
Vigneault. Un employé de la
Miellerie de l’Estrie enfume les ruches pour leur transport vers un
e ferme de
canneberge. 27 JUIN 2017.
Cette nuit, le
s abeilles partent travail
ler à 150km de chez elles. Et elles doiv
ent
être arrivées avant le lever du soleil. Récit d'une course contre la montre.
Le
soleil
n'est
pas
encore
tout
à
fait
couché.
Les
apicult
eurs
s'a
ff
airent
depuis
déjà
plusieurs
heures.
Objectif :
remplir
une
énorme
remorque
avec
plus
de
500 ruches
pour
emmener
les
abeilles
butiner
dans
un
énorme
champ
de
canneberges
situé
à
plus
d'une
heure
et
demie
de
route.
Ce
qui
rev
ient
à
déplacer près de 10 millions d'abeilles...
« En
général,
la
nuit,
quand
on
les
déplace,
elles
ne
sont
pas
de
bonne
humeur »,
dit
Xavier
Bonnard,
employé
de
la
Miellerie
de
l'Estri
e,
entreprise
de
Sherbrooke
qui
loue
ses
ruches
pour
la
pollinisation.
La
nuit
est
pourtant
le
meilleur
m
om
ent
pour
déplacer
ces
petites
bestioles :
elles
rentrent
à
la
maison... et sont censées y rester.
Les
abeilles
sont
censées
passer
la
nuit
dans
la
ruche.
Elles
sortent
toutefois
par
centaines
lorsque
leur
maison
est
bousculée
pendant
le
chargement
.
Chaque
ruche
abrite
un
certain
nombre
d'abei
lles
guerrières
dont
l
a
mission
est
de
défendre
la
colonie
et
sa
reine.
Les
vêtement
s
de
protection
limitent
les
piqûres,
ma
is
ne
les
empêchent
pas.
Les
apiculteurs
et
le
photographe
de
La
Pr
esse
ont tous étés piqués plus d'une fois durant la nuit !
Il
est
près
de
2 h
du
matin
lorsque
le
cha
rgement
de
ruches
arrive
chez
Nature
Canneberge,
à
Saint-Louis-de-Blandford.
Cett
e
nuit,
le
voyage
a
été
court :
moins
de
deux
heures
de
route.
Envoyer
des
ruches
sur
la
Côte-Nord
pour
la
culture
de
bleuets
est
une
tout
autre
paire
d
e
manches.
« C'est
une
course
contre
la
montre »,
résume
Dario
Subotic.
Le
camion
ne
doit
pas
s'
arrêter.
Et
si
le
jour
se
lève
durant
le
transport ?
C'est
le
signal
du
réveil
et
les
abeilles
sortent..
.
« On
en
perd
une
partie,
mais
ça
fait
partie
de
la
game »,
dit
l'apiculteur.
Pour
les
longs
voyages
impossibles
à
boucler
en
moins
d'une
nuit,
d'aut
res
apiculteurs
utilisent
des
camions
réfrigérés
dans
lesquels les abeilles sont aussi plongées dans une obscurité totale.
Publié le 6 août 2017
ALEXANDRE VIGNEAULT LA PRESSE
Maxime
Gagné
(à
gauche),
gérant
de
ferme
pour
Nature
Canneberge,
accueille
Da
rio
Subotic
et
ses
abeilles.
L'exploitation
agricole
cultive
270 a
cres
cette
année.
Elle
a
loué
l'équivalent
de
deux
ruches
par
acre
pour
favoriser
l
a
pollinisa
tion
des
fl
eurs
de
canneberges
et
maximiser
l
a
prod
uct
ion
de
ce
petit
fruit.
« Si
on
attend
après
les
abeilles
sauvages,
il
ne
se
passera
rien »,
di
t
Maxime
Gagné.
Après
les
bleuets,
les
canneberges
sont
la
plus importante culture à dépendre des abeilles d
om
estiques au Québec.
Le
déchargement
se
fait
sous
la
pluie.
Pendant
que
son
patron
manie
le
chariot
élévateur,
Louis
Mongrain
s'a
ff
ai
re
auprès
des
ruches.
Plus
tôt
dans
la
nuit,
il
travaillait
en
chantant
Yves
Duteil
ou
Les
Colocs.
Il
en
a
moins
envie
maintenant
.
Les
abeilles
sont
de
mauvaise
humeur.
Encore.
Elles
piquent.
Encore.
Environ
une
heure
après
notre
arrivée,
le
tiers
des
quelque
500
ruch
es
est
de
retour
sur
la
terre
ferme.
Au
bout
de
la
nuit,
elles
auront
été
distribuées
sur
di
ff
érents
emplacements
a
fi
n
que
leurs
habitantes
puissent
but
iner
sur
l'ensemble
de
l'exploitation
agricole.
Le
déchargement
s'achèvera
juste av
ant le lever du soleil...
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Article La Presse
Publié le 6 août 2017